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Christophe Breuillet

Alimentation, Santé, Bien-Être

30 mai 2016

Vitagora : vers une nouvelle étape de son développement

Le 7 avril dernier, lors de son Assemblée Générale annuelle, Vitagora, dont le périmètre s’étend du nord de l’Île-de-France à la frontière franco-suisse de la région Bourgogne-Franche-Comté, a présenté les résultats d’une étude consacrée à l’alimentation des 15-30 ans. Celle-ci s’inscrit dans la continuité de l’histoire de ce pôle de compétitivité qui, rappelons-le, a fêté ses dix ans l’année passée et aborde aujourd’hui une nouvelle étape de son développement. L’occasion de donner la parole à Christophe Breuillet, directeur de Vitagora, globalement très satisfait du travail accompli jusqu’ici.

Propos recueillis par Jean-François Desessard.

Chistophe Breuillet,  Directeur du Pôle de Compétitivité

Vitagora

  • Le pôle que vous dirigez avec son président Pierre Guez s’est illustré depuis ses débuts en particulier par ses projets concernant l’alimentation des enfants et celle des seniors. Les 15-30 ans, c’est une nouvelle cible ?

 

Christophe Breuillet - Centré depuis sa création sur l’alimentation en tant que source de bien-être des consommateurs, Vitagora et ses adhérents mènent des développements scientifiques, technologiques et industriels autour de l’alimentation des différentes tranches d’âge de la population. Par conséquent, les 15-30 ans ne représentent aucunement une nouvelle cible pour nous. En revanche, cette tranche d’âge, présentée de plus en plus souvent comme une génération de rupture, reste quelque peu méconnue quant à ses véritables modes de consommation alimentaires qu’il est difficile d’appréhender. D’où cette étude, réalisée à notre demande par Sociovision, afin de mieux comprendre leurs habitudes alimentaires et permettre ainsi à nos industriels adhérents de répondre plus efficacement aux attentes de ces jeunes en matière d’alimentation.

 

Globalement, cette étude, qui s’inscrit dans le prolongement d’un travail précédent, réalisé à notre demande en 2015, sur le « prêt à consommer », et dans laquelle nous retrouvons certaines similitudes, confirme le fait que, quelles que soient les tranches de la population française, tout le monde s’intéresse à la qualité des produits alimentaires, à leur mode de production et, surtout, à leur goût et au plaisir que procure l’acte alimentaire.  Force est de constater que cette génération très connectée ne change pas radicalement d’habitudes alimentaires, mais consomment un peu différemment durant cette période de vie avant de revenir ensuite progressivement, au fil des années, vers les modes alimentaires de leurs parents. Ils sont très attentifs à la qualité des produits, s’intéressent beaucoup au bien être animal et sont très méfiants vis-à-vis de certains messages de l’industrie agroalimentaire.

 

  • Qu’en est-il aujourd’hui de vos développements autour de l’alimentation des seniors et des enfants ?

 

Christophe Breuillet - Concernant les seniors, nous élargissons notre périmètre d’action puisque aujourd’hui nos activités dans ce domaine s’étendent, non plus seulement à la France mais à l’Europe, notre volonté étant de construire des projets européens avec nos partenaires autour de cette thématique. Le public senior évolue avec une population dont l’espérance de vie ne cesse de croître. C’est donc une cible que nous connaissons encore très mal. D’où ce besoin de travailler dans ce domaine et de couvrir un plus grand nombre de thématiques qu’il est indispensable d’explorer afin d’espérer, à terme, vivre plus longtemps en bonne santé. Quant aux enfants, ils représentent toujours un axe important pour le pôle, même si leur alimentation est nécessairement très réglementée ce qui restreint forcément le champ d’investigation centré pour l’essentiel autour des comportements alimentaires, de leur formation et de leur évolution. Aussi restons-nous en contact étroit avec l’équipe de Sylvie Issanchou au sein du Centre des Sciences du Goût et de l’Alimentation (CSGA) de Dijon.

 

  • Le pôle a célébré ses dix ans l’année passée. Dans quel état d’esprit se trouve aujourd’hui son directeur ? C’est une nouvelle étape qui commence ?

 

Christophe Breuillet – Lors de notre Assemblée Générale, le 7 avril dernier, Pierre Guez, notre président, a déclaré que le pôle Vitagora se portait bien, et je ne peux que confirmer ce constat au regard du travail accompli durant cette première décennie. Certes, nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle phase où nous allons devoir concrétiser un peu plus les attentes que nous avons suscitées de la part de nos adhérents et des pouvoirs publics, sachant que toutes les cartes ne sont pas dans nos mains. Une nouvelle politique des pôles de compétitivité doit en effet être redéfinie et annoncée prochainement. Mais ce que nous constatons de notre côté c’est que le pôle grandit. Le Label Gold que nous a délivré l’European Cluster Excellente Initiative (ECEI) au début de cette année en est une très belle illustration. Autre motif de satisfaction, les conclusions intermédiaires de l’évaluation du pôle, réalisée récemment par des cabinets indépendants mandatés par le Ministère de l’Economie de l’Industrie et du Numérique, qui nous ont été remises, et selon lesquelles le pôle se porte très bien avec un très bon modèle économique, une très belle reconnaissance, un beau programme à l’international, le tout animé par une équipe efficiente.

 

Reste qu’il va falloir effectuer un nouveau virage, l’image de l’ascension d’un col en montagne illustrant parfaitement ce qu’est le cheminement d’une structure telle que Vitagora dans son développement. Aujourd’hui, le pôle compte 300 adhérents et notre volonté est d’arriver à 500 en 2018. Parmi les entreprises qui en font partie, 83% sont des PME et 17% de grandes entreprises dont les majors de l’agroalimentaire européennes et mondiales. J’ajoute que 76% de nos membres participent à des actions que nous menons, preuve que nous disposons d’un réseau très actif, ce qui a été souligné également dans le cadre de notre évaluation. Enfin, 50% des adhérents du pôle sont impliqués dans des projets labellisés, l’aspect collaboratif et innovation ouverte les séduisant toujours plus. Aussi sommes-nous bien armés, me semble-t-il, pour négocier ce nouveau virage avec succès et poursuivre notre route avec toujours ce même objectif de développer des produits et de faciliter leur mise sur le marché. Là encore, l’évaluation du pôle a montré son rôle exemplaire à ce niveau avec plus d’une quarantaine de produits mis sur le marché et quelques remarquables réussites au niveau industriel.

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