8 octobre 2015
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C’est ce que proposent des chercheurs de l’Institut Curie, à savoir une base de données accessible à tous et facile d’utilisation qui renferme, tout en les connectant, de nombreuses cartes de réseaux de signalisation impliqués dans le développement des cancers. A ce jour on y trouve pas moins de 4621 interactions, couvrant 1821 protéines et 564 gènes, « l’ensemble fonctionnant comme une Google Maps », précise la coordinatrice de ce projet, Inna Kuperstein. D’où son accessibilité à un large public. Un outil unique qui permet aux chercheurs de se déplacer au sein de cette carte, mais aussi de choisir les mécanismes voulus, puis de zoomer dessus afin d’obtenir ainsi une vision complète des interactions existantes entre les différents acteurs.
Aujourd’hui, 5 processus majeurs associés au développement d’un cancer sont décrits dans cet atlas : l’apoptose, la survie cellulaire, la transition EMT (Epithelial-Mesenchymal Transition) et la motilité cellulaire, enfin le cycle cellulaire et la réparation de l’ADN. Chef de l’équipe Bioinformatique et Biologie des Systèmes du Cancer (Inserm/Institut Curie), Emmanuel Barillot explique que l’utilisation de cet atlas a permis d’identifier deux acteurs indispensables de la transition épithélio-mésenchymateuse dans les cellules intestinales, transition qui représenterait pour les cellules tumorales le premier pas vers la dissémination. « Nous avons pu ainsi analyser les mécanismes responsables de l’invasion tumorale et identifier les altérations essentielles au développement de métastases d’un cancer du colon », précise-t-il. Et celui-ci d’ajouter que ce modèle, confirmé expérimentalement, a permis de mettre au point des modèles animaux capables de mimer les cancers du côlon invasifs chez l’homme.
Prochaine étape ? Les créateurs de cet atlas envisagent d’y ajouter les réseaux impliqués notamment dans la réponse immunitaire, l’angiogenèse, le maintien des télomères, la régulation du centrosome ou encore le remodelage de la chromatine. Un atlas par conséquent plein d’avenir qui pourrait, à terme, devenir un précieux outil d’aide au diagnostic des cancers, à la prédiction de la réponse au traitement, à l’analyse de la résistance à certains traitements, enfin au développement de nouvelles molécules.■
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Première carte interactive et complète des réseaux de signalisation du cancer
© Institut Curie