6 octobre 2015
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La thèse, tous ceux qui en ont fait une se souviennent encore de ce travail scientifique original, censé permettre une avancée des connaissances dans une discipline. Hormis le fait que la présentation et la soutenance publique de ce travail leur a valu de décrocher un doctorat, dernier des grades universitaires, la thèse c’est aussi, et avant tout, trois années difficiles d’un dur travail au cours desquelles l’étudiant, qui n’est encore qu’à l’état de chrysalide, va progressivement se transformer en un chercheur prêt à prendre son envol. Alors que l’on puisse oser demander à ces « apprentis chercheurs » de venir présenter leur sujet en 180 secondes, soit trois petites minutes, dépasse l’entendement pour tous ceux qui possèdent déjà ce sésame indispensable pour faire de la recherche qu’est le doctorat.
C’est pourtant l’exercice oh combien acrobatique auquel se sont livrés, mais avec quel brio, seize doctorants et doctorantes, issus de huit pays francophones (1), le 1er octobre dernier, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris, à l’occasion de la finale internationale de la seconde édition du concours intitulé Ma thèse en 180 secondes (2). Tous et toutes sont parvenus à « emmener » le public dans des sujets pas toujours très accessibles, réussissant même parfois à le faire sourire, voire rire, ce qui n’est pas, loin s’en faut, l’une des principales caractéristiques de la science, certes qui peut passionner le public, mais dont l’image de ceux qui la pratiquent reste souvent très austère.
Preuve que si l’exercice de la science nécessite évidemment de la rigueur, beaucoup d’efforts, mais aussi de la constance et de la patience, les passions qu’elle suscite, les avancées qu’elle permet, le regard toujours plus lucide qu’elle porte sur notre monde et ses mécanismes intimes, aidant ainsi chacun d’entre nous à mieux l’appréhender, ses acteurs et ses actrices, les chercheurs, et a fortiori ceux et celles qui sont en train de le devenir, doivent savoir parfois en donner une image plus « médiatique » sans pour autant nous servir une science frelatée. Un grand merci à ces seize doctorants, mais aussi en particulier au CNRS et à la Conférence des Présidents d’Université (CPU) sans lesquels cet événement n’aurait jamais vu le jour. Rendez-vous donc l’année prochaine pour une troisième édition attendue avec impatience.■
(1) Belgique, Burkina Faso, Cameroun, France, Maroc, Québec, Sénégal, Tunisie
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© Ma thèse en 180 secondes