29 janvier 2016
Abondante dans l’intestin des personnes en bonne santé, la bactérie Faecalibacterium prausnitzii voit sa présence diminuer avec l’apparition d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Dès 2008, une équipe de l’Inra de Jouy-en-Josas l’avait montré chez des patients souffrant d’une Maladie Inflammatoire Chronique de l’Intestin (MICI). Plus récemment, ces mêmes chercheurs de MICALIS (MICrobiologie de l’Alimentation au service de la Santé), une Unité Mixte de Recherche de l’Inra et d’AgroParisTech, en collaboration avec deux autres équipes du Laboratoire de Pharmacologie Fondamentale et Clinique de la Douleur (Inserm/Université d’Auvergne), ont mis en évidence à l’aide de modèles animaux de stress, que la diminution de la présence de cette bactérie s’accompagnait de l’apparition d’une hypersensibilité viscérale. Une hypersensibilité qui, chez l’homme, peut entraîner un inconfort intestinal, voire des douleurs abdominales.
Or en administrant la bactérie en question à ces animaux modèles qui, précisons-le, développent une hypersensibilité viscérale d’origine colique, ces chercheurs leur ont permis de retrouver une sensibilité colique normale. D’où l’idée que Faecalibacterium prausnizii pourrait présenter chez l’homme des propriétés antalgiques qui viendraient ainsi s’ajouter à ses propriétés anti-inflammatoires découvertes précédemment. Aussi les chercheurs envisagent-ils à terme de pouvoir disposer de compléments alimentaires (probiotiques) renfermant F. prausnitzii qui, administrés à des patients souffrant d’une MICI ou du Syndrome de l’Intestin Irritable (SII), pourraient permettre à ceux-ci de retrouver un bien-être intestinal. Les résultats de ces travaux viennent d’être publiés le 18 janvier dernier dans Scientific Reports(1).■
(1)Anti-nociceptive effect of Faecalibacterium prausnitzii in non-inflammatory IBS-like models. S.Miquel, R.Martín, A.Lashermes, M.Gillet, M.Meleine, A.Gelot, A.Eschalier, D.Ardid, L.G.Bermúdez-Humarán, H.Sokol, M.Thomas, V.Theodorou, P.Langella, F. A. Carvalho. Scientific Reports, 18 janvier 2016.
Aller sur le bloc-notes de JFD
Haut de la page
Images en microscopie électronique à balayage de F. prausnitzii
© Plateforme MIMA 2, T. Meylheuc