Savez-vous que 1 cancer diagnostiqué sur 3 est un cancer cutané. Ces données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en font donc, et de loin, le cancer le plus répandu. Qui plus est, les cancers cutanés sont en forte augmentation. Aussi est-il capital de pouvoir établir un diagnostic précoce. Aujourd’hui, les dermatologues disposent du dermatoscope, une loupe éclairante grâce à laquelle ils peuvent dresser un premier diagnostic sur la base d’un certain nombre de critères macroscopiques de surface. En cas de doute, une biopsie, c’est-à-dire un prélèvement de tissu, est systématiquement effectuée afin de procéder à une analyse en laboratoire. Un processus long et coûteux, qui bien souvent pourrait être évité, plus de 50% de ces prélèvements s’avérant finalement bénins.

D’où l’intérêt que représente la solution développée par DAMAE Medical, une start-up créée il y a tout juste un an par deux jeunes ingénieurs, Anaïs Barut et David Siret, et un enseignant-chercheur de l’Institut d’Optique Graduate School, Arnaud Dubois, responsable d’un groupe de recherche au sein du Laboratoire Charles Fabry, qui a déposé un brevet issu de ses travaux dès l’automne 2013.      « Cette solution repose sur le développement d’un nouveau procédé d’imagerie médical qui utilise la lumière afin de réaliser des interférences optiques sous la couche de tissu suspect. Reste ensuite, à partir de ces interférences, à reconstituer des images », résume Anaïs Barut, présidente de cette start-up. Lauréate en 2014 du Concours Mondial d’Innovation, DAMAE Medical a reçu une aide substantielle de la Banque Publique d’Investissement (BpiFrance) qui lui a permis en particulier de faire la preuve de concept de sa technologie.

« Nous avons réussi à faire des images en temps réel avec une cadence vidéo de 10 images par seconde et une pénétration de 1 mm dans les tissus et une résolution d’environ 1 micromètre, ce qui est déjà très novateur », indique la présidente de cette entreprise. Prochaine étape suite aux essais précliniques menés actuellement sur des tissus biologiques, le lancement d’un essai clinique sur des patients, sans doute d’ici la fin de l’année parallèlement  à la réalisation d’une première levée de fonds. Un second essai clinique, plus long, devrait être lancé courant 2016, la commercialisation d’un premier produit étant programmée pour l’année suivante.■