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19 décembre 2016

Des robots pour remplacer les abeilles !!!

 

Contact :  Jean-François Desessard

E-mail :  jfd@jfdandco.fr

 

 

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 Au cours de ces vingt dernières années, c’est par deux que la production de miel a été divisée dans l’Hexagone. En cause, un phénomène baptisé Colony Collapse Discorder ou syndrome d’effondrement des colonies qui, s’il touche la France, est désormais présent partout dans le monde développé. Observé aux Etats-Unis dès le début des années 1990, les apiculteurs français l’ont vu émerger en 1995, certains d’entre eux ayant alors enregistré jusqu’à 90% de pertes dans leurs colonies d’abeilles. Depuis, la disparition de ces insectes se poursuit, le taux de mortalité moyen en France atteignant aujourd’hui 30% par an, soit six fois plus qu’il n’était il y a une vingtaine d’années. Une situation d’autant plus inquiétante, pour ne pas dire cauchemardesque, qu’Apis mellifera mellifera, autrement dit l’abeille noire, garantit la pollinisation d’une multitude de végétaux. Qu’arriverait-il alors si les abeilles venaient à disparaître sachant que plus d’un tiers de notre alimentation dépend de l’activité de ces insectes ?

 

En cause, les néonicotinoïdes, une classe d’insecticides neurotoxiques très puissants dont l’action s’exerce directement sur le système nerveux central des insectes qui ravagent les cultures. Les chercheurs ont montré qu’à haute dose, ce type de molécule dont on retrouve la présence dans tous les tissus de la plante traitée, y compris le pollen et le nectar, provoque la mort des abeilles, alors qu’à dose plus faible, elle affecte les capacités cognitives des butineuses, celles-ci ne parvenant plus à localiser la ruche. Aussi leur utilisation sera-t-elle totalement interdite sur le sol français dès 2018. Autre responsable de ce déclin, le Varroa destructor, un parasite qui, en se nourrissant de l’hémolymphe, prive l’abeille de multiples cellules sanguines et de protéines. Egalement mis en cause, le frelon asiatique, introduit accidentellement sur le territoire français en 2004, qui représente une menace pour les populations d’abeilles localisées dans le sud-est de la France, mais plus généralement certaines pratiques des apiculteurs, en particulier l’importation de reines, depuis le milieu des années 1990, de pays comme l’Italie où la Grèce, mal adaptées aux écosystèmes hexagonaux et porteuses de pathogènes inconnus.

 

D’où l’hypothèse de plus en plus admise par les scientifiques que le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles résulterait d’un stress multiple combinant plusieurs facteurs. La menace est telle qu’aux Etats-Unis, où les pertes subies par les colonies d’abeilles des apiculteurs s’élèveraient à plus de 40% par an depuis plusieurs années, la Maison Blanche a lancé un plan d’action national en mai 2015, l’Environmental Protection Agency (EPA) ayant, dès le mois précédent, établi un moratoire sur l’utilisation de certains pesticides comme les néonicotinoïdes jusqu’à une évaluation complète des risques. Pour d’autres, la solution à moyen long terme devrait être technologique. Ainsi les chercheurs du Wyss Institute for Biologically Inspired Engineering d’Harvard University  travaillent au développement de robots volants de la taille d’une abeille, les RoboBees dont il existe déjà plusieurs prototypes. Pesant moins de 80 milligrammes, ces dispositifs sont capables de voler grâce à leurs minuscules ailes qui battent à raison d’une centaine de battements par seconde. Reste encore à assurer leur autonomie en les dotant d’une batterie et d’un ordinateur de bord, ces RoboBees ayant encore jusqu’ici un fil à la patte, certes minuscule, qui leur permet d’être alimenté en électricité.

 

Comment ne pas s’extasier en découvrant le résultat de cette prouesse technologique ? Pour autant, faut-il l’accueillir béatement d’autant plus quand on apprend que ces chercheurs américains estiment, sans doute dans un excès d’enthousiasme, que leurs « bébés » pourraient être capables à leur tour de polliniser les fleurs d’ici une quinzaine d’années ? Effet d’annonce pour solliciter plus facilement des crédits ? L’avenir est-il à la disparition des abeilles et à la multiplication des RoboBees, avec au passage pour la start-up qui les commercialisera de mettre la main sur un mécanisme naturel qui, jusqu’ici, était gratuit ? A bien y regarder, ce ne serait pas la première fois que la technologie adopterait cette stratégie, non ?

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