Des drones pour surveiller les vignes ?

Frédéric Cointault y travaille, ou du moins participe-t-il au développement de capteurs spécifiques qui équiperont bientôt ces objets volants. Dans l’Unité Mixte de Recherche (UMR) 1347 Agroécologie, ce chercheur enseignant d’AgroSup Dijon mène en effet des travaux sur l’imagerie, non seulement pour la détection des maladies du vignoble, mais aussi pour le phénotypage aérien et racinaire et l’optimisation de la pulvérisation en viticulture. « Il s’agit de dresser des diagnostics phyto-pathologiques dans les vignobles. En revanche, concernant le phénotypage rapide, nous cherchons à établir la caractérisation morphométrique des plantes et leurs interactions avec les microbes », explique-t-il. D’où son implication aujourd’hui dans DAMAV et IRIS+ , deux projets, actuellement en cours, chacun d’une durée de trois ans, labellisés entre autres par le pôle de compétitivité Vitagora et retenus lors du 18ème appel à projets du Fonds Unique Interministériel (FUI).

L’objectif de DAMAV est d’utiliser un drone volant à basse altitude pour détecter automatiquement au sein d’une parcelle de vigne les zones infestées par une maladie telle que la flavescence dorée, pour ensuite mieux cibler les traitements. « Aussi travaillons-nous à la définition d’un capteur multispectral, le plus performant qui soit, et au choix des meilleures bandes spectrales », indique Frédéric Cointault. Les images collectées par ce capteur subiront ensuite un pré-traitement avant d’être transmises à Global Sensing Technologies (GST), une PME dijonnaise. Grâce à sa maîtrise de la technologie basée sur les réseaux de neurones, celle-ci va pouvoir alors faire de l’apprentissage de données afin d’essayer de caractériser finement la maladie observée.

En revanche, avec IRIS +, auquel participe le BIVB (Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne), impliqué aussi dans DAMAV, il s’agit de développer une solution complète reposant sur l’utilisation de biostimulants en association avec des SDP, autrement dit des Stimulateurs de Défense des Plantes, l’objectif étant d’optimiser la physiologie non seulement de la vigne mais aussi du blé. « Nous travaillons actuellement à la conception de systèmes globaux d’imagerie et de spectroscopie statiques capables de réaliser le suivi des effets des biostimulants et des SDP sur les plantes », précise le chercheur dijonnais. L’étape suivante consistera à transférer au champ les résultats obtenus en laboratoire puis à coupler les outils à un système de pulvérisation performant.■