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23 novembre 2015

Des cerfs-volants tractant des navires : bientôt une réalité ?

 

Contact :  Christophe Clanet

E-mail :

clanet@ladhyx.polytechnique.fr

Développer la traction des navires à l’aide de cerfs-volants, inspirés des kitesurfs, pour répondre aux besoins des marines professionnelles, tel est l’objectif de Beyond the sea SAS, l’entreprise créée par le célèbre navigateur Yves Parlier. Après avoir remporté quelques-unes des compétitions nautiques les plus prestigieuses, ce skipper visionnaire œuvre, depuis plus de quinze ans, à l’évolution technologique de la voile de haut niveau. C’est ainsi qu’avec son équipe il a développé un nouveau concept de bateau connu sous le nom d’hydraplaneurs, dont le premier exemplaire, un catamaran de 60 pieds, baptisé Médiatis Région Aquitaine, a réalisé, en 2006, le record de distance parcourue en 24 heures, en équipage puis en solitaire. Plus récemment, des travaux visant à tracter les navires à l’aide du vent afin de réduire leur impact sur l’environnement ont conduit Yves Parlier et son équipe à collaborer avec le LadHyX (1) dans le cadre d’une thèse menée par Emmanuel du Pontavice.

 

Le transport maritime, qui a été multiplié par 5 depuis trente ans, représente aujourd’hui 50% de la consommation d’hydrocarbures dans le monde. Qui plus est, ce moyen de transport va être encore multiplié par 2 d’ici 2020. D’où l’intérêt de la solution initiée par Yves Parlier. « Des voiles dont la surface serait de 100 à 1000 m2 permettraient en effet de propulser des gros navires avec, à la clé, des économies de carburant pouvant atteindre 20% », explique Christophe Clanet, directeur du LadHyX. Des économies d’autant plus intéressantes qu’elles conduiraient ainsi à diminuer non seulement les émissions de CO2 mais également de soufre, les pétroles utilisés par les tankers étant de qualité médiocre. « C’est la raison pour laquelle l’Ecole Polytechnique a décidé d’attribuer une bourse AMX à Emmanuel du Pontavice », ajoute-t-il. Un travail de thèse qui a porté essentiellement sur la stabilité du système. Car si l’utilisation d’un kite présente de gros avantages, sa stabilité, impérative, le prix du dispositif envisagé s’élevant à 100 000 euros, constitue son principal inconvénient.

 

La dynamique de vol de ces structures a donc été tout particulièrement étudiée, notamment en soufflerie, par Emmanuel du Pontavice. « Il a élaboré une solution élégante qui consiste à superposer ces kites. Ainsi un biplan, voire un triplan ou quadriplan de kites est-il plus stable qu’un simple kite. Cela permet aussi de doubler, voire tripler ou quadrupler, la force de traction », observe Christophe Clanet. Et celui-ci de préciser qu’un système doté de 5 kites devient extrêmement stable. Une solution, simple sur le plan aérodynamique, mais qui devrait néanmoins poser davantage de difficulté aux manufacturiers. Un système mono-plan doté d’un kite de 20 m2 a d’ores et déjà été testé par Yves Parlier sur un chalutier qui a pu ainsi économiser 15% de sa consommation de gasoil lors de ses campagnes de pêche. Si les tankers sont évidemment intéressés par cette solution, celle-ci pourrait également à terme permettre de dévier les icebergs qui se multiplient à la surface des routes maritimes des bateaux. D’où l’importance des travaux réalisés par Emmanuel du Pontavice et, plus généralement, du LadHyx dont l’équipe travaille sur d’autres pistes dans ce domaine, telles que l’utilisation de l’énergie des vagues pour se propulser en s’inspirant de ce qui est fait par les dauphins.

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(1) Laboratoire d’Hydrodynamique, Unité Mixte de Recherche (UMR) de l’Ecole Polytechnique et du CNRS

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Christophe Clanet, directeur du LadHyX

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