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22 octobre 2016

De l’art de bluffer dans un monde supposé virtuel

 

Contact : Jean-François Desessard

E-mail :  jfd@jfdandco.fr

 

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Lors de la Code Conference qui s’est tenue du 31 mai au 2 juin 2016, à Rancho Palos Verdes en Californie, le start-uper Elon Musk a estimé qu’il est probable que nous vivons d’ores et déjà dans la réalité virtuelle. Selon lui, il y a même de fortes chances que notre univers ne soit en fait qu’une simulation générée par un ordinateur et, pourquoi pas pendant qu’on y est, une sorte de grand jeu vidéo aux mains d’une civilisation plus avancée ! Et la majorité des médias de s’extasier devant l’oracle rendu par cette nouvelle pythie californienne, Delphes et la Grèce n’étant plus vraiment «tendance» dans notre société numérique. Pourtant, l’idée que propose cet ingénieur n’est pas franchement nouvelle, voire sent carrément le rance pour n’importe quel lecteur d’ouvrages de science-fiction. Oui mais voilà, cet inventeur, supposé prolixe, fait la «Une» de médias qui, n’y comprenant plus grand chose pour la plupart, vont jusqu’à le qualifier de «génie», banalisant ainsi ce mot, sans trop se soucier de la véracité de son discours et de la légitimité de ses messages censés hameçonner les investisseurs potentiels.

 

Alors certes me direz-vous, cet homme après avoir fait fortune notamment avec le logiciel Zip2, vendu à AltaVista en 1999, et la société Paypal, cédée à eBay en 2002, a fondé SpaceX la même année avant d’entrer, deux ans plus tard, dans le capital de Tesla Motors, dont il a pris le contrôle dès 2008. Encore quatre années, et le voilà qu’il présenta Hyperloop, le projet un peu fou visant à transporter des voyageurs dans des capsules se déplaçant sur un coussin d’air à plus de 1100 km/h dans un tube sous basse pression, la propulsion de ce mode de transport étant assurée par un champ magnétique généré par des moteurs à induction. Le 1er août dernier, Tesla Motors a racheté SolarCity, l’entreprise de panneaux solaires créée en 2006, et dont le milliardaire, originaire d’Afrique du Sud, était déjà le président. Son objectif est en effet de créer un « écosystème » autour des énergies vertes.  Cerise sur le gâteau, lors de l’International Astronautical Congress qui s’est tenu à Guadalajara, au Mexique, du 26 au 30 septembre, Elon Musk, en extraordinaire bateleur qu’il est, a dévoilé son plan pour envoyer des êtres humains sur Mars dès 2024, c’est-à-dire dans environ huit ans ! Et là encore, s’il a suscité l’étonnement, personne n’a vraiment dénoncé ce projet qui n’a strictement aucune chance d’être mené à bien en un délai aussi court.

 

Il est vrai qu’au sein du monde virtuel dans lequel nous sommes censés vivre selon Monsieur Musk, le «Monsieur Muscle» du bluff technologique estampillé Silicon Valley, ce qui lui donne un parfum de crédibilité aux yeux d’un public forcément béat d’admiration, tous les rêves ou plutôt les fantasmes, quels qu’ils soient, sont permis. Mais de développements technologiques nécessaires ou des inévitables verrous technologiques, qui pour certains demanderont sans doute de longues années de R&D avant d’aboutir à des solutions efficaces, il n’en est jamais vraiment question dans les annonces de ce «visionnaire» auto-proclamé. On préfère soigner l’image et peaufiner le discours histoire de mieux emporter l’adhésion des gogos. Elon Musk est finalement à l’image de ce nouveau monde chimérique dont on nous parle tant, un monde pousse-boutons à la forte odeur de fric, mais sans la nécessaire poésie que génèrent les vrais rêves. Donnons lui donc rendez-vous en 2024, et même 2025, voire 2030 s’il veut. Nul doute qu’à cette époque, les rêves de colonies martiennes de ce monsieur n’auront guère avancé et, en tout cas, ne se seront pas concrétisés par un premier débarquement d’humains sur la planète rouge quoi qu’en pensent les médias. Nous en faisons le pari.

 

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