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21 juillet 2017

50 ans, le bel âge pour le LETI

 

Contact : François Legrand

E-mail : francois.legrand@cea.fr


Il y a vingt cinq ans, à l’occasion de la célébration du premier quart de siècle du LETI qu’il a créé en 1967, Michel Cordelle avait déclaré : « Dans la marine nationale où j’ai passé dix-huit ans, on aimait dire que l’initiative est une indiscipline qui réussit. Ne pourrait-on dire de la même façon que l’innovation est une contestation des idées reçues qui conduit au succès ? » Une phrase que l’actuelle directrice de ce grand laboratoire grenoblois du CEA, Marie-Noëlle Séméria, se plaît à rappeler à l’occasion du cinquantenaire de ce fleuron français de la recherche et de la technologie du secteur de la microélectronique et des nanotechnologie qui vient d’être célébré à Grenoble. « Parmi les valeurs fortes de nos équipes, il y a toujours eu cet état d’esprit pionnier, un peu contestataire », observe-t-elle. Aussi au sein du LETI a-t-on toujours aimer prendre des risques, développer des idées, « embarquer le collectif », ce collectif qui est si important, tout en s’engageant vis-à-vis des industriels afin de pouvoir leur délivrer au bon moment et avec la qualité nécessaire la solution technologique qui va leur donner un avantage compétitif.

 

C’est en initiant cette démarche qu’a été conçu le premier transistor CMOS (Complementary Metal Oxide Semiconductor), du nom de cette technologie de fabrication de composants électroniques, qui va conduire au cours des années 70 au développement d’un premier partenariat avec EFCIS, alors filiale du CEA, bientôt rebaptisée STMicroelectronics. Un solide scénario bien écrit et parfaitement huilé grâce auquel vont émerger, au fil des années, d’autres partenariats, en particulier avec Soitec ou encore Sofradir qui perdurent jusqu’à aujourd’hui. « Notre mission est d’abord d’innover puis, soit de transférer le fruit des travaux de nos équipes à des entreprises, soit de créer des start-up, à raison de 4 à 6 chaque année. Ainsi soixante l’ont été au cours de ces dix dernières années », résume-t-elle. Raison pour laquelle un programme d’incitation a été mis en place au sein du LETI afin de permettre à chacun de ses chercheurs et chercheuses qui le souhaitent de saisir cette opportunité.

 

Classé par Reuters numéro 2 des organismes de recherche les plus innovants au monde le LETI dépose près de 330 brevets par an et travaille avec environ 350 partenaires industriels dont 40% sont des PME, même si 60% du financement de cet établissement est assuré par ses partenaires stratégiques que sont les grands groupes et les ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire). C’est donc un jeune et brillant quinquagénaire qui entame une nouvelle décennie au moment même où la filière des semi-conducteurs est à la croisée des chemins. Une étape d’autant plus importante selon Marie-Noëlle Séméria que cette filière « représente des enjeux de souveraineté économique et stratégique ». Avec l’émergence de l’Internet des objets, de plus en plus « d’intelligence » est en effet distribuée dans les villes, embarquée à bord des véhicules, logée à l’intérieur des dispositifs médicaux, ou encore intégrée dans les systèmes de sécurité ou de surveillance, via les composants micro et nanoélectroniques conçus et produits en particulier par les équipes du LETI et ses partenaires. Des composants dont la parfaite maîtrise permet également d’assurer la défense et la sécurité du pays.

 

C’est dans ce contexte que le 28 juin dernier à Grenoble, lors des « Leti Innovation Days », Marie-Noelle Séméria et l’Allemand Hubert Lakner, président du Fraunhofer Group for Microelectronics ont signé un accord de coopération dans le cadre d’un « Important Projects of Common European Interest » (IPCEI) dans le domaine des micro et nanotechnologies. Parallèlement à cette initiative de la Commission Européenne, l’enjeu pour la France dans ce secteur est de pouvoir continuer à soutenir la filière des semi-conducteurs. Aussi s’agit-il, selon la directrice du LETI, de permettre aux industriels de ce secteur d’accroître leur capacité de production sur le sol national, les marchés étant porteurs. Il faut ensuite pouvoir disposer de petites séries sur des technologies de spécialités, l’objectif étant de répondre à la fois aux besoins des PME et à ceux de la défense et de la sécurité. Continuer d’avoir la capacité à investir en amont dans la R&D s’avère également indispensable. « Les succès obtenus aujourd’hui par nos partenaires industriels sont largement dus aux investissements que avons fait il y a dix ou quinze ans avec eux pour développer de nouvelles technologies, en particulier d’imageurs, de MEMS ou encore de mémoires embarquées, sans oublier la technologie FDSOI (Fully Depleted Silicon On Insulator), aujourd’hui en passe de devenir un standard mondial », rappelle-t-elle. Enfin, il est essentiel de réussir le passage de cette R&D à l’industrie via des schémas de lignes pilotes grâce auxquels les industriels pourront alors accéder un peu plus facilement aux résultats de la R&D. Les opportunités d’écrire de nouvelles très belles pages de l’électronique mondiale au cours des prochaines décennies ne manquent donc pas pour ce jeune cinquantenaire qu’est le LETI.

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Marie-Noëlle Séméria, directrice du LETI

Observation au microscope optique de plaquettes. Le motif observé est visible sur l’écran

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